Auteur : Marguerite
Duras
Titre VO : La
maladie de la mort
Editions : Les
Éditions de Minuit
Genre : Drame,
Contemporain
Pagination : 60
pages
Prix : 7€
Synopsis :
Un homme paye
une femme pour que, pendant plusieurs jours, elle s’allonge nue dans un lit,
dans une chambre face à la mer noire et se soumette. Il essayera d’aimer. Elle
le fait, il la regarde dormir, la touchera, dormira et pleurera contre elle.
Puis elle lui pose des questions auxquelles il ne répond que brièvement. Elle
lui dit qu’il est atteint de la maladie de la mort, qu’elle l’avait reconnue
dès le début. Au bout de plusieurs nuits, il pleure sur lui-même et elle
parvient à lui faire dire que c’est parce qu’il n’aime pas. Elle lui dit de ne
plus pleurer sur lui-même. Peu à peu, elle prend le contrôle, mais sans
paraître le vouloir, comme s'il lui laissait peu à peu le contrôle. Puis, un
jour, elle ne revient plus et ne reviendra jamais.
Ressenti :
Un très court
roman pour une découverte étonnante de l’écriture de Marguerite Duras. Je ne
l’avais jamais lue mais son nom résonne depuis toujours comme celui d’une
grande écrivaine. A petit roman, petite chronique, bien que le contenu soit
d’une profondeur vertigineuse.
Le synopsis,
vous l’avez juste au-dessus. Pas grand-chose à rajouter. L’essentiel est
ailleurs. Parce que l’écriture de Duras est ailleurs. Si je m’étais contenté de
lire ce livre sans approche critique spécifique, je serais sans doute passé à
côté sans rien y comprendre. Mais on m’en a proposé l’étude sous l’angle
psychanalytique et ma vision a changé sans commune mesure. Car l’écriture de
Duras est ainsi – bien qu’elle le fasse par instinct, sans même savoir comment
on nomme ce qu’elle fait – elle est gonflée de sens cachés, d’introspection, de
réflexion psychanalytique. C’est de cette manière qu’un simple livre de
soixante pages se transforme en un océan sémantique où chaque virgule est un
caillou qu’il faut soulever pour trouver un trésor. En quelques pages, on a un
aperçu de la prodigieuse puissance d’une plume.
Comme je l’ai
mentionné plus haut, mon expérience de lecture aurait été bien plus pauvre si
je n’avais pas été orienté et informé amplement quant au potentiel de ce livre.
Je n’ai pas la prétention de donner un cours sur la lecture psychanalytique de
l’œuvre de Duras, et ce n’est de toute façon pas le lieu, mais j’insiste
fortement sur la nécessité d’une lecture attentive et entre les lignes pour
tenter de tirer le maximum de ce texte. Ce n’est pas un livre très intéressant
si l’on se contente d’une lecture passive.
Ceci dit, j’ai
passé un excellent moment en étudiant (puisque c’est vraiment le terme qui
convient le mieux) cette œuvre. Pour public averti, mais d’une qualité
rare !
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